160.
« C’est Maurice qui part en croisière. Or son bateau coule. Il n’y a que deux survivants, lui et Julia Roberts, la célèbre actrice américaine. Ils montent dans une chaloupe de survie et arrivent à rejoindre une île déserte. Le premier soir ils établissent un bivouac, recherchent de la nourriture, allument un feu et s’endorment, épuisés. Le deuxième jour, ils discutent, améliorent leurs conditions de survie, cherchent un moyen d’appeler des secours. Le troisième jour, ils discutent encore plus et le quatrième jour ils font l’amour. Le matin du cinquième jour, Maurice la rejoint près du feu pour le petit déjeuner et semble confus. Il lui dit :
— J’ai une demande très particulière à vous faire, mais vous n’êtes pas obligée d’accepter.
— Dites toujours, Maurice.
— Eh bien, si ça ne vous gêne pas, j’aimerais, juste quelques minutes, juste un instant, avoir l’autorisation de vous appeler… Albert.
L’actrice ne comprend pas et se demande où il veut en venir.
— Je vous appelle Albert et vous me répondez comme si vous étiez Albert. D’accord ? Ne me posez pas de question, faites juste cela pour me faire plaisir. Cela me comblerait.
La jeune femme est un peu surprise, mais accepte, puisque ça a l’air si important pour lui.
— OK.
Alors Maurice fait un grand sourire puis s’élance d’un coup avec enthousiasme :
— Allô Albert, ici Maurice. Mon petit Albert tu ne devineras jamais avec qui j’ai couché hier soir ? Tiens-toi bien, ouais, hier soir je me suis tapé Julia Roberts… en personne ! »
Extrait du sketch Ma vie est un naufrage,
de Darius WOZNIAK